« Classe contre classe » était co-organisatrice de la « Marche pour le retour et et la Libération de la Palestine » du mouvement révolutionnaire palestinien Masar Badil (Voie Alternative). La manifestation a été un plein succès malgré le boycott de presque toute la gauche et de toutes les organisations « officielles » de soutien à la Palestine, soutenant les Accords d’Oslo et le fléau qu’ils ont engendré pour les Palestiniens : une Autorité Palestinienne corrompue et collaborationniste.
« Honte aux absents! »
Discours de la représentante de « Classe contre classe »
Chers amis, chères amies, chèr.e.s camarades,
Lorsque Masar Badil a demandé au Secours Rouge et à l’organisation « Classe contre classe » de contribuer à cette manifestation, nous en avons accepté la responsabilité avec plaisir et avec fierté.
La question palestinienne est centrale pour toutes les personnes qui rejettent l’impérialisme, le colonialisme et le racisme. Chaque jour, littéralement chaque jour, apporte une nouvelle preuve, souvent sanglante, que les Palestiniens et les Palestiniennes sont traité·es comme des être humains de seconde zone sur leur propre terre.
La question palestinienne est aussi précieuse parce-qu’elle met en évidence l’hypocrisie non seulement de l’Union Européenne, mais aussi d’une grande partie de la gauche européenne. Elles prétendent vouloir une « solution juste » basée sur la création de deux Etats distincts, mais dès qu’il est question de libérer toute la Palestine, et non pas quelques enclaves concentrationnaires, on ne les voit plus, on ne les entend plus.
Elles prétendent également honorer les grands épisodes des résistances armées anti-fascistes, anti-impérialistes et anti-coloniales, mais dès qu’il est question d’une résistance armée aujourd’hui, on ne les voit plus, on ne les entend plus.
Honte aux absents à cette manifestation !
Nous sommes venus à cette marche avec trois portraits.
Vous avez d’abord celui de Georges Habache, parce que ce pionnier de la résistance, fondateur du FPLP, a toujours mis en avant ce principe essentiel : Il n’y a pas de vraie libération nationale sans libération sociale. Georges Habache savait que rendre une terre à un peuple n’a de sens qu’en donnant la terre à ceux qui la travaillent. Il savait que la libération d’un peuple passe par la libération des travailleuses et travailleurs de la servitude économique.
Nous sommes aussi venus avec le portrait de Shadia Abu Ghazaleh, parce que cette Palestinienne a organisé en 1967 le premier groupe de femmes pratiquant la résistance armée. Shadia Abu Ghazaleh nous rappelle la place des femmes dans la lutte pour la libération, ainsi que leur contribution et leurs sacrifices. Elle nous rappelle aussi la nécessité d’associer la libération de la femme à la libération nationale. Combattre le système patriarcal et toutes ses formes de domination est une dimension nécessaire dans cette lutte pour la libération.
Et enfin nous sommes venus avec le portrait de El Houssine Benyahia. Ce jeune communiste marocain est tombé en combattant dans les rangs du FPLP. El Houssine Benyahia nous rappelle que la libération de la Palestine est liée à la libération de toute la nation arabe. Les régimes réactionnaires arabes, du royaume du Maroc au sultanat d’Oman, sont les pires ennemis de la Palestine. Ils vendent les Palestiniens et les Palestiniennes à l’impérialisme et au colonialisme comme ils vendent leur propre peuple et leur propre pays à ces mêmes tortionnaires. El Houssine Benyahia nous montre qu’à l’inverse des différents régimes, les peuples arabes ont toujours eu la cause palestinienne à cœur.
El Houssine Benyahia a rempli son devoir d’internationaliste jusqu’au bout.
Il est un exemple de la nécessaire solidarité entre tous les peuples opprimés contre tous les régimes oppresseurs. Un peuple complice de l’oppression d’un autre peuple ne peut prétendre être libre lui-même. Ou il y aura liberté pour tout le monde, ou il n’y aura de liberté pour personne!
Chers amis, chères amies, chèr.e.s camarades Palestiniens:
Victoires pour vos combattant·es
Honneur à vos martyrs
Santé à vos blessé·es
Liberté pour vos prisonnier·ères !
Vive la solidarité internationale !
Hoch die Internationale Solidarität !