La venue de GLB dans les locaux de CEMôme à St Gilles était une pure provocation :
– Par le fait même de cette incursion du représentant des partis des riches dans une commune qui a toujours été au cœur de la conscience sociale et de la lutte des classes, une commune pétrie depuis toujours des valeurs de solidarité et de résistance.
– Par cette idée de vouloir « expliquer » les mesures anti-sociales et anti-populaires poussées par le MR dans le cadre de l’Arizona à ceux et celles qui vont en souffrir. A la manière de Macron, Bouchez laisse entendre que si les travailleur.euse.s refusent de se laisser appauvrir et priver de leurs droits, c’est parce qu’ils et elles n’ont pas compris.
C’est une provocation au plus vrai sens du terme : son but est d’engendrer une forte réaction de la part de notre camp social. Le président du MR croyait jouer beau jeu :
– Si sa conférence était annulée, il pouvait crier à la censure, à l’incapacité des autorités communales de permettre un « débat démocratique »,
– S’il y avait confrontation, il pouvait dénoncer la violence « extrémiste », pousser son agenda de criminalisation de l’antifascisme,
– Si la conférence se tenait sans trop de soucis, il pouvait prétendre que le MR est partout chez lui, que la gauche radicale est marginale etc.
Cette opération est typique de la culture trumpiste GLB : battre les estrades, occuper à n’importe quel prix le terrain médiatique, quitte à faire et dire n’importe quoi.
Le fait que cet histrion aie polémiqué sur instagram avec le FAR en est la preuve.
A la différence de la gauche du système, (ainsi le bourgmestre PS qui se contorsionne en tolérant le rassemblement anti-Bouchez tout en déployant sa police pour permettre à GLB de se livrer à sa provocation, ou les directions des CGSP-ALR Bruxelles et Metallos-FGTB qui annulent leur premier appel au rassemblement avec cette explication confuse que « le prétexte de la violence ou du non respect du débat démocratique utilisé par le MR ne sert qu’à décrédibiliser le mouvement social et syndical ») nous ne sommes pas embarrassé.e.s par les misérables petits calculs « pile je gagne – face tu perds » de GLB et de sa clique de communiquant.e.s.
La fraction hégémonique de la bourgeoisie a décidé de ne plus payer le prix de la paix sociale et liquide donc tous les acquis du mouvement ouvrier. GLB n’est ni le mal absolu ni l’idiot qu’une partie de la gauche se plaît à décrier. C’est l’homme choisi par la bourgeoisie pour balayer les restes de la sociale-démocratie et du libéralisme social.
C’est pour cela qu’il est une cible légitime. Pas pour ses bouffonneries, pas pour son arrogance, pas pour ses petites provocations qui n’embarrassent que ceux qui procèdent eux-mêmes par calculs électoralo-politiciens.
GLB doit être combattu en tant que représentant de la fraction la plus agressive, antipopulaire et antisociale de la bourgeoisie. Aujourd’hui et demain, à Saint-Gilles comme partout, d’une manière ou d’une autre.
Et Saint-Gilles a été à la hauteur de ses traditions. Sa réaction a été telle qu’il a fallu mettre tout le bas de la commune en état de siège pour permettre à GLB de parler devant un public choisi, amené de l’extérieur de Saint-Gilles pour faire la claque. 150 policiers de la zone midi, des renforts de la zone de Bruxelles, des renforts de la police fédérale et jusqu’au ministre de l’intérieur qui s’est rendu sur place. Il a même fallu lui organiser un corridor sécurisé pour amener son public professionnel du siège du MR à la salle de conférence.
On retiendra de cette soirée, loin d’avoir prouvé qu’il était chez lui dans les quartiers populaires du sud de Bruxelles, que le MR a été justement perçu et légitimement rejeté comme une force malveillante et hostile.
Classe contre classe
19 novembre 2025

400 manifestants dans les rues de St-Gilles

Le bas de la rue du Danemark où se déroulait la conférence