Année après année, les réunions des Conférences des Parties (COP) se succèdent et nous habituent à leur ineffectivité absolue.
La dernière édition majeure, la COP 21, en 2015 à Paris était déjà un modèle en la matière, avec une flopée d’engagements non contraignants dont le résultat modélisé était un réchauffement de 3,5°C à l’horizon 2100, alors que les pays participants se fixaient pour objectif, la main sur le cœur, de rester aussi près que possible de 1,5°C par rapport à l’ère pré-industrielle, chiffre censé donner une chance de survie aux États insulaires menacés par la montée des océans. Huit ans plus tard, réunis à Dubaï pour la COP 28 de décembre 2023, les dirigeants ont battu des records de cynisme, entourés d’une propagande du solutionnisme technologique et de lobbyistes des énergies fossiles. Autant inviter des pédophiles à une conférence sur le bien-être des enfants…
Entre-temps, l’absence de résultats a rendu le chiffre de 1,5°C inévitable à très court terme.
Entre-temps, un rapport intermédiaire du GIEC, en 2021, a mis en évidence que des points de bascule irréversibles se profilent à court-terme, à l’horizon 2030.
Les COPs sont des événements tellement décrédibilisés et désespérants que les militant.es s’en désintéressent : All COP’s Are Bullshit !
Ce processus d’habituation à l’inéluctable est une insulte à l’intelligence politique des peuples de la Planète et une marque de mépris à leur égard. Cette insulte et ce mépris sont un sabotage aux conséquences concrètes immédiates.
Les damnés de la terre ont des préoccupations plus immédiates que de se préoccuper des désastres écologiques. Beaucoup d’entre-nous ont les yeux sur le massacre en cours à Gaza. Mais indépendamment de ce massacre, la puissance occupante, depuis des années, détourne à son profit les captages d’eau des territoires palestiniens. Même si le massacre cessait, des enfants palestiniens continueraient à avoir les reins détruits par des eaux trop salées et les cultivateurs palestiniens continueraient à voir leurs cultures privées d’eau.
Il en va de même pour les habitants du Rojava, le Kurdistan syrien. La construction par la Turquie de barrages-réservoirs a fait diminuer le débit de l’Euphrate de 500 m³/sec à 200 m³/s, ce qui entrave l’irrigation et induit dans l’eau « potable » une hausse du taux de polluant et de contaminant, dont la bactérie du choléra.
Nous pourrions multiplier les exemples.
Il est admis que les désastres écologiques frappent en premier lieu les plus exploité.e.s d’entre-nous.
À terme relativement court, ces désastres vont forcément provoquer des migrations de survie.
Ils vont également provoquer des difficultés concrètes jusque dans les pays riches, qu’il s’agisse d’événements météorologiques extrêmes ou de ruptures dans les chaînes d’alimentation. Par exemple, de nombreuses zones agricoles d’Espagne sont en voie de désertification. Tout cela va alimenter le processus de fascisation que les pays occidentaux connaissent.
« All COP’s Are Bullshit » est une réalité concrète.
États et organisations internationales ne sacrifieront pas le profit capitaliste à la sécurité climatique ou écologique.
Il importe alors de lutter par tous les moyens nécessaires en cherchant partout le plus haut niveau d’unité possible.
C’est ainsi que, pour la troisième année consécutive, « Classe contre classe » a participé aux journées d’action de « Code Rouge ». Nous avons participé au blocage du complexe pétrochimique Total de Feluy la première année, à l’occupation du chantier de la nouvelle centrale au combustible fossile d’Engie à Flémalle la seconde, et à l’action contre l’aéroport de Deurne/Anvers, spécialisé dans les vols de jets privés, ce samedi 16 décembre.