Nous ne pouvons être révolutionnaires sans être féministes et, plus que jamais, le combat féministe exige d’être révolutionnaire.
Il y a eu 208 féminicides en Belgique depuis 2017, au moins 23 en 2023. En 2022, dans le monde, 327 meurtres de personnes transgenre et non binaires ont été répertoriés. Ce décompte macabre est la partie la plus visible d’un ensemble de violences physiques, sexuelles, économiques, psychologiques ou institutionnelles omniprésentes.
Le capitalisme et le patriarcat s’accommodent très bien d’un féminisme libéral « luttant contre les discriminations » sans jamais les mettre en péril. Pour les violences économique, par exemple, les revendications s’arrêtent bien souvent à l’égalité des salaires alors que ces violences vont bien au-delà de la fiche de paie. Les violences économique sont parmi les plus importantes car responsable de beaucoup d’autres et, qui plus est, bien souvent invisibilisées. Elles commencent dans le couple : contrôle des dépenses, refus de l’autonomie financière ou d’assumer financièrement la charge des enfants. Elles sont d’autant plus dangereuses qu’elles sont quasi systématiquement accompagnées de violences psychologiques. La dépendance financière rend impossible d’échapper aux autres formes de violence, surtout lorsqu’il y a des enfants en jeu. Nous ne nous débarrasserons de ces violences qu’en abattant capitalisme et patriarcat.
Il n’est donc pas étonnant que partout où les opprimé·e·s se lèvent contre leurs oppresseurs, les femmes et personnes queers se retrouvent si nombreux·ses et en première ligne des luttes révolutionnaires, par exemple en Palestine, en Iran, au Rojava, aux Philippines, en Inde, en Argentine ou au Pérou.
Les réactionnaires du monde entier sont conscient·e·s de la puissance qui se dresse face à eux. Pour maintenir leur oppression, iels savent qu’il leur faut soumettre physiquement ce que la résistance féministe et queer représente symboliquement. L’ancien président des Philippines déclarait ainsi qu’il fallait tirer une balle dans le vagin des combattantes de la guérilla communiste. C’est là l’essence de tous les projets réactionnaires, imposer un contrôle sur le corps des personnes sexisées et il faut pour cela briser par l’exemple la résistance de celleux qui relèvent la tête.
Nous n’avons d’autre choix que de lutter : tant que nous n’abattons pas ce système capitaliste et patriarcal dans son ensemble, il continuera de nous pourchasser jusque dans nos foyers.
Nous serons la première vague qui fera trembler ce système.
Nous ne nous arrêterons pas avant la libération complète de tous les oppressions.
Pour un féminisme révolutionnaire organisé !